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Noir et blanc au Japon : écrire avec la lumière, composer avec l’ombre.

  • Photo du rédacteur: laurentbarrera
    laurentbarrera
  • 6 août
  • 2 min de lecture


Il faut que je l’avoue : je ne suis pas un photographe du noir et blanc.


Ou plutôt… ce n’est pas la première langue que je parle. J’ai appris à écouter la lumière en couleurs, à suivre la danse des rouges mats, des bleus fanés, des dorés timides des matins japonais. Mon Japon à moi est celui du rouge vermillon d’un torii au lever du jour, du vert mousse des pierres oubliées dans les temples, du rose absent des sakura fanés.

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Et pourtant, ces derniers temps, je retourne au noir. Pas par choix esthétique, mais presque par nécessité poétique.


Je prépare actuellement un recueil de nouvelles qui sera édité pour cette rentrée littéraire !

Des petites histoires ancrées au Japon, entre spiritualité, quotidien et quête de sens. Et ce livre sera imprimé en noir et blanc. Le noir et blanc s’est donc imposé, non comme un filtre nostalgique, mais comme une respiration, un cadre, une contrainte féconde.

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Alors j’ai redécouvert mes propres images, certaines que j’avais captées sans intention de publication, dans des moments de silence ou d’intuition et d'autres déjà exposées en couleur et ici passées en noir et blanc. Certaines d’entre elles vont accompagner les textes du livre.


Et, comme souvent, le Japon me parle dans cette tension-là : celle du vide et du plein, du visible et de l’invisible. Le noir et blanc n’est pas ici une simple absence de couleur, mais un retour à l’essentiel, un écho à la culture japonaise de l’ombre – celle que Tanizaki a si justement décrite dans Éloge de l’ombre.

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Dans la photographie japonaise, le noir et blanc a une longue histoire. De Daidō Moriyama à Hiroshi Sugimoto, il y a cette manière unique de capter le grain, le flou, le mystère, l’impermanence. Le noir et blanc devient alors moins une esthétique qu’une sensation : celle du temps qui passe et de la mémoire qui tremble.


Je n’en ferai pas une règle, ni un virage stylistique. Mais ces images monochromes me permettent aujourd’hui de poser une autre voix, plus intérieure, plus lente peut-être. Une voix qui accompagne mes nouvelles comme une musique douce, une respiration d’encre.

Et peut-être que le noir et blanc, en fin de compte, c’est cela : une autre manière d’écouter le monde.

 
 
 

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