Histoire des origines — Pourquoi je suis devenu photographe
- laurentbarrera
- 11 août
- 2 min de lecture
J’ai grandi entouré d’horizons sans fin.
L’océan Pacifique, Tahiti, la Nouvelle-Calédonie, l'océan Indien… Les couleurs y étaient plus intenses que partout ailleurs. Les couchers de soleil ressemblaient à des incendies paisibles, les lagons à des rêves d’aquarelle, la végétation était luxuriante et magique. Peut-être que c’est là, sans le savoir, que j’ai commencé à changer mon regard. À chercher, derrière chaque lumière, une histoire silencieuse, une beauté nourrissante.

À l’adolescence, j’ai rejoint le club photo de mon lycée à la Seyne sur mer. J’ai ensuite été responsable du club photo de mon école d’ingénieur à vingt ans. L’argentique m’accompagnait déjà comme une respiration régulière. Toute ma vie, j’ai gardé cette odeur de pellicule, ce geste précis du déclencheur.
Géologue, un temps sur le volcan de l’île de la Réunion puis vigneron et négociant vinificateur en Provence pendant 20 ans, la photo m’accompagnait au quotidien.
Puis il y a eu le grand tournant. À la cinquantaine, en recherche de sens et d’harmonie, j’ai vendu mon domaine viticole. Ce monde du vin, que j’aimais profondément, laissait en moi un vide qui réclamait une autre sève : celle de la création artistique. La photographie s’est imposée comme une évidence.
J’ai commencé modestement : quelques concours, presque par jeu…
Un premier prix, modeste mais encourageant, au concours de la médiathèque de Pau sur la forêt.
Un deuxième, qui a nourri ma confiance.
Et puis le choc : le premier prix à Arles, en 2019, pour les 50 ans du festival. Un concours immense, plus de 5 000 € de prix, du matériel Olympus… et moi, au milieu de tout cela, porté par cette reconnaissance inattendue.
Ce fut un déclencheur.
À partir de là, la photo a cessé d’être un simple compagnon : elle est devenue mon axe, mon centre de gravité. Mes voyages au Japon — commencés à l’époque du vin — sont devenus des explorations visuelles. Peu à peu, elle a pris toute la place, sans jamais écraser le reste.
Mes années de pratique en méditation Zen et en arts martiaux — 3ᵉ dan de iaïdō — ainsi qu’en arts japonais comme l’ikebana ou la céramique, se sont naturellement mariées à ma photographie, lui offrant un sens plus profond, une démarche patiente et une respiration intérieure.
Pour moi, l’art est un tout : il y a la photo, oui, mais aussi l’écriture (un recueil de nouvelles sur le Japon justement devrait sortir cet automne), les arts plastiques, les chemins invisibles qui relient chaque geste créatif. La photographie n’est pas une fin : elle est une porte. Et je suis encore en train de l’ouvrir vers une plus grande version de moi-même.
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