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Quand l’échec devient enseignement : une rencontre avec le Kensho

  • Photo du rédacteur: laurentbarrera
    laurentbarrera
  • 17 juil.
  • 2 min de lecture

C’était lors de la semaine d’ouverture du festival d’Arles, un moment d’effervescence, de rencontres et de rêves à portée de main. Je venais présenter mon travail photographique, inspiré par l’esthétique japonaise, le shintoïsme, le silence, la lenteur.

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Et, comme beaucoup d’artistes dans ces moments-là, j’espérais une reconnaissance, une validation, un regard bienveillant.


C’est alors que je rencontre un galériste réputé, passionné par le Japon, précisément ce territoire intime que je cherche à explorer à travers mes images.


Il regarde mon travail. Long silence. Puis vient le verdict :« Non, ce n’est pas pour moi. » Pas de justification. Pas de débat. Juste cette phrase, tranchante, sèche.


Et moi, figé dans ce moment où l'on sent la faille intérieure s'ouvrir.


Le Kensho, ou l’éveil à travers l’échec


Ce jour-là, j’ai découvert sans le savoir ce que la tradition zen appelle le Kensho :ce moment d’éveil intérieur qui survient non pas par grâce ou révélation mystique, mais par souffrance.


Le Kensho, ce n’est pas une belle lumière qui descend du ciel :c’est plutôt un miroir qu’on nous tend brutalement, et qui nous oblige à nous voir, sans fard.


Le galériste n’a pas aimé mon travail. Et cette petite mort d’ego m’a mis face à une évidence que j’avais peut-être refusé de voir :je ne peux pas plaire à tout le monde.

Mais surtout :je ne dois pas chercher à plaire à tout le monde.


Mon univers est singulier, intime. Il ne parle pas à tout le monde.


Trouver son public, plutôt que séduire


Il m’a fallu cette petite gifle douce-amère pour comprendre certaines choses très utiles.

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Ce kensho m’a appris à me recentrer. À creuser plus profondément mon sillon, plutôt que d’essayer de courir après les attentes d’un monde d’images saturées.


Je crois que chaque artiste, chaque photographe, chaque créateur passe un jour par cette épreuve :celle du refus, de l’incompréhension, du silence. Mais si l’on accepte cette douleur comme un passage et non comme une fin, alors elle devient enseignante.


Aujourd’hui, je continue à photographier ce qui ne fait pas de bruit. Et je sais que quelque part, un regard silencieux saura, un jour, reconnaître cette part de beauté fragile. Car si le Kensho est une blessure, il peut aussi devenir un point de bascule : le début d’un chemin plus sincère, plus aligné, plus libre.

 
 
 

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